Afratapem – Lettre d’infos – Septembre 2022
Lettre d’infos – Septembre 2022
Au sommaire ce mois ci :
· Edito
· Colloque Art, art-thérapie, apprentissage et développement de l’enfant
· Dates de sélections
· Les prochains stages et ateliers artistiques
· Formation continue – CESAM
· Après la formation : Les délégations régionales
· Le site www.art-therapeutes.fr
Edito
C’est la rentrée !! Le pouvoir éducatif de l’Art : la sensation source de l’émotion et de l’envie
Notre cerveau a la faculté exceptionnelle de s’adapter à tous les types d’activités et dès lors de bénéficier de l’expérience acquise. On parle, à ce propos, de plasticité cérébrale. Au contact des œuvres d’Art, l’être humain réagit particulièrement.
Si vous sculptez, vous devenez sculpteur, et votre pratique modifie votre cerveau pour le rendre plus apte à cette technique, si bien qu’il bénéficiera de cet acquis pour d’autres activités. Si vous façonnez une pierre, elle vous façonne en retour et votre cerveau se développe. Le plaisir éprouvé m’incite à poursuivre ma tâche. L’activité sculpte et caresse mon cerveau en agissant autant sur les fonctions intellectuelles et la mémoire que sur les circuits du plaisir et de la récompense. Je multiplie mes neurones et leurs connexions.(1).
Il est ainsi possible d’affirmer que l’activité artistique développe entre autres la sensorialité, la motricité fine, l’imagination, la mémoire, le schéma corporel….Chaque technique artistique apporte ses particularités et ses spécificités à l’ensemble des mécanismes de l’être humain tout au long de la vie. Par lui-même l’Art est incitateur de ce développement. C’est le pouvoir éducatif.
Chaque sensation esthétique perçue par les sens modifie la structure du cerveau et provoque des modifications physiologiques et l’émergence d’émotions. Le traitement de ces sensations par les différentes zones cérébrales limbiques et corticales de manière synchrone permet l’émergence de sentiments et une modification psychoaffective. Le corps moteur est également sollicité et se structure en lien avec les modifications affectives et cognitives. L’autorégulation entre les ressentis corporels et les capacités psycho-affectives révèle une structuration corporelle vers la motricité.
Cette motricité, lorsqu’elle est associée à des sensations agréables et au plaisir, va donner l’envie de continuer. L’envie est un vecteur privilégié entre un éprouvé corporel et la sphère psychoaffective: elle émerge particulièrement lors d’un déséquilibre physiologique et de la non-satisfaction d’un besoin. L’Art en rayonnant, vient apporter ce déséquilibre dans la sensation.
Tout est imbriqué, le ressenti corporel mobilise l’émotion qui elle-même impacte la réponse corporelle. Ainsi le plaisir et l’émotion esthétiques ressentis à l’écoute d’une musique ou lors de la contemplation d’une œuvre, sont la résultante de l’activation du circuit cérébral de la récompense et plus particulièrement du système dopaminergique.
La sphère affective mobilisée permet la discrimination de ce qui agréable et de ce qui ne l’est pas. Ce premier choix développe le goût. Et l’ensemble des mécanismes sensoriels, psychoaffectifs et cognitifs accroît l’évaluation de l’agréable, ce qui est beau et bon, pour renforcer l’envie et faire émerger l’intention, la motivation, l’élan…
Par nature, l’Art est donc éducatif. Mais ce principe éducatif diffère de l’éducation des enseignements traditionnels des savoir-faire et des techniques artistiques. Il convient ainsi de distinguer le pouvoir éducatif des effets didactiques. Ces derniers sont à l’origine de l’effet que peut entraîner l’Art sur les capacités d’apprentissage. C’est la nécessaire organisation du corps et des capacités mnésiques pour encoder un geste et potentiellement une émotion associée en lien avec des ressentis spécifiques pour faire émerger un savoir-faire et éventuellement un style.
Le pouvoir éducatif repose bien sur l’activité en tant que telle, mais aussi sur la pertinence des modalités expressives et potentialités relationnelles propres à l’Art. Ainsi tant le corps que l’esprit est éduqué en Art (2). Il ne faudra pas confondre ce principe éducatif avec l’effet thérapeutique. Le développement des facultés atteste du pouvoir éducatif de l’Art, mais n’est pas porteur systématiquement d’une bonne santé et d’un ressenti existentiel positif.
Ce pouvoir éducatif est une force qui favorise l’expression humaine. Ce pouvoir doit être orienté pour être bénéfique. Mal orienté, il peut produire des effets négatifs. En art-thérapie, l’Art qui n’a qu’un pouvoir expressif doit être exploité de façon adaptée au regard des objectifs thérapeutiques. Il a une fonction propre que l’art-thérapeute peut exploiter comme processeur thérapeutique.(3)
En novembre, l’Afratapem vous propose un colloque intitulé Art, art-thérapie, apprentissage et développement de l’enfant. Ce colloque nous amènera à réfléchir à différentes questions sur la place de l’Art entre éducatif et thérapeutique, le retour d’expériences d’art-thérapie dans l’éducation nationale, la nécessaire place à l’écologie de l’enfance …Un moment fort que nous vous invitons à partager avec nous en réservant la date du 23 novembre dans votre agenda. Tous les détails à venir très prochainement
(1). LEMARQUIS Pierre, L’Art qui guérit ; Hazan -2020 (2). FORESTIER Richard, Regard sur l’Art, SeeYouSoon - 2005 (3). FORESTIER Richard, Le métier d’art-thérapeute, Favre - 2014
Colloque organisé par l’Afratapem.
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