Lettre d’infos Mars 2023
Lettre d’infos Mars 2023
Sensorialité, sensibilité et dynamique de la transmission entre distanciel et présentiel
ÉDITO
Nous sommes dans une ère où l’information se développe rapidement et de manière désordonnée.
Cette information n’a souvent de sens que si elle se partage , que si elle est vécue comme une expérience , que si elle permet de vivre des sensations ensemble et de partager l’expérience l’un avec l’autre .
Savoir qu’il faut boire n’a rien à voir avec le fait de boire un verre d’eau pour se réhydrater.
Savoir que le climat se réchauffe n’a rien à voir avec l’expérience de traverser une terre aride, crevassée, plantée d’arbres qui meurt assoiffés, bousculée par des tornades qui se multiplient …
Savoir que la musique a des effets sur le cerveau n’a rien à voir avec le sentiment du frisson musical, ou l’émotion vécue lors d’un concert en présentiel… .
Nous nous retranchons souvent derrière nos écrans et smartphones, à l’abri d’une expérience sensorielle ….est ce que j’accepte ou je fuis les expériences qui se passent dans ma vie ? Est-ce que je vais à la rencontre de ces expériences et de mes sentiments ?
Accepter de vivre, c’est aussi accepter les sensations corporelles induites …pas toujours simple… Il ne s’agit pas seulement de se sentir mieux, mais faire attention à ses sensations, les accueillir, accueillir les émotions associées et les reconnaître pour mieux les traverser.
L’art-thérapie invite à redécouvrir ses sensations, en accordant de l’attention, de la considération … C’est une voie de soin, de régulation du système nerveux, de réanimation de la saveur existentielle.
C’est nous tous ensemble qui avons besoin d’expérience, de rencontres … . Notre corps permet d’expérimenter ces sensations qui se renouvellent sans cesse.
L’esthétique nous invite à la jouissance des sens face à la beauté du monde ou des œuvres humaines.
Lors de nos formations en art-thérapie à l’AFRATAPEM, le distanciel n’est qu’un moyen temporaire pour faciliter l’accès à l’information , à certains enseignements, réduire les coûts de déplacements de nos stagiaires mais il ne peut en aucun cas être une solution de remplacement.
Nous avons besoin de nous rencontrer pour se laisser inspirer les uns les autres, nous mettre en mouvement ensemble, valider nos capacités pour la relation d’aide.
Notre corps participe à notre accomplissement.
Notre déontologie est basée sur le respect : le respect des stagiaires, le respect de la qualité de la formation que nous délivrons, le respect des patients et la considération de
leurs souffrances pour leur éviter de faire confiance aveuglément aux sirènes de thérapeutes non formés, le respect de nous-même et la fierté de donner le meilleur de nous-même.
L’éthique de la formation en est ainsi préservée.
Nous appelons chacun au discernement sur les contenus qui fourmillent et nuisent au sérieux de la profession.
Oui nous défendons que des prérequis sont nécessaires pour être art-thérapeute, oui il y a besoin de pratique artistique , oui il y a besoin de qualités d’être permettant d’accueillir la souffrance de patients, oui il y a besoin d’un minimum d’ engagement pour apprendre ce magnifique métier, et oui nous nous engageons à transmettre une méthode qui a fait ses preuves.
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