Art-thérapie moderne – Article scientifique – BMJ Supportive & Palliative Care.
Toutes nos félicitations à Cédric Lefèvre, art-thérapeute diplômé d’université, intervenant dans le cursus de certification, membre de la guilde des art-thérapeutes, pour la parution de son article dans l’éminente revue scientifique internationale « BMJ Supportive & Palliative Care ».
REF – Cédric Lefèvre, Guillaume Econmos, Colombe Tricou, Élise Perceau-Chambard, Marilene Filbet 2020
RESUME
L’intérêt de cet article est d’une part de contribuer à enrichir la littérature scientifique relativement pauvre au sujet de l’art-thérapie et d’autre part de faire connaître le modèle dit de « Tours » ou courant « d’art-thérapie moderne » au delà des frontières francophones.
Les recherches effectuées pour cet article mettent l’accent sur deux éléments majeurs de l’efficacité art-thérapeutique en contexte palliatifs et bien au-delà : la relation ainsi que la positivité (affects, partie saine…). Par ailleurs, il met en résonnance les 3 dimensions de l’esthétique avec les 3 grands types de besoins identifiés récemment par une méta-analyse de Talevich et al. en 2017 : besoins de relations, de maitrises et de sens. Le modèle dit des « 3B » s’en trouve conforté.
Objectifs
Évaluer l’influence de l’art-thérapie sur la réduction des symptômes palliatifs, sur la disponibilité relationnelle et sur les 3 dimensions de l’esthétique chez des patients hospitalisés en soins palliatifs. L’objectif secondaire était d’évaluer son influence sur les familles endeuillées.
Méthodes
Une méthode mixte quasi-expérimentale avant et après étude comprenant une enquête postale de suivi des familles endeuillées a été utilisée. Tous les patients désireux de suivre des séances d’art-thérapie étaient éligibles. Nous avons utilisé des échelles de résultats rapportées par les patients cinq minutes avant et après la séance. L’échelle d’évaluation des symptômes d’Edmonton a été utilisée pour la douleur, l’anxiété, le bien-être, la fatigue et la dépression. Des échelles visuelles analogiques en dix points ont été utilisées pour la disponibilité relationnelle, le manque de désir et d’envie et les 3 dimensions de l’esthétiques (modèle Beautiful-Well-Good en anglais).
Une enquête postale a été envoyée aux familles endeuillées. Des corrélations et des analyses d’exploration de données ont été effectuées.
Résultats
Vingt-quatre patients ont été recrutés pour un total de 53 séances d’art-thérapie analysées. Sept familles ont répondu à l’enquête.
L’art-thérapie a réduit de manière significative les symptômes évalués et la détresse globale des symptômes de 54,4% (p <0,001, d = 1,08). Elle a également diminué le sentiment d’indisponibilité sociale (-59%, d = 0,67) et le manque de désir et de souhaits (-60%, d = 0,86).
L’analyse des questionnaires familiaux indique les effets positifs concernant le soutien, les œuvres produites et les sentiments qui s’en dégagent pendant la maladie et après le deuil.
Conclusion
Nos résultats suggèrent une amélioration globale des symptômes ressentis et du fonctionnement social des patients palliatifs. Sur la base de nos résultats, nous proposons un modèle pour le mécanisme d’action potentiel de l’art-thérapie qui met en avant l’anxiété comme symptôme pivot.
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